Véritable légende du karaté mondial, Mikio Yahara est un karatéka issu de la célèbre JKA. Redoutable karatéka, Masatoshi Nakayama dira de lui qu’il est le meilleur combattant de sa génération. Célèbre pour sa maîtrise du kata Unsu, fantastique combattant et instructeur de renom, il a toujours pratiqué le karaté comme un Budo et non comme un sport. On raconte même qu’il est craint et respecté par les redoutables yakuzas. En 2000, il fonde sa propre organisation la Karatemomichi World Federation (KWF) afin de promouvoir sa compréhension du karaté.
L’enfance de Yahara et sa découverte des arts martiaux
Mikio Yahara est né en 1947 dans la préfecture de Ehime. Son père est un descendant direct de samouraïs. Le jeune Mikio était un enfant turbulent et adorait se battre. Pour cette raison, son frère lui fit découvrir le karaté. Mikio a alors sept ans. En 1954, il tombe malade et les médecins lui décèlent une maladie cardiaque. Les médecins estiment alors que le jeune Mikio ne vivra pas au-delà des vingt ans.
Malgré tout, afin de vaincre la maladie, Mikio rejoint secrètement le club de judo de son lycée en 1963. Son objectif était alors de devenir plus fort. Par la suite, Yahara obtiendra sa ceinture noire deuxième dan. Peu de temps après, Yahara rejoint le club local de karaté. Ce club était affilié à la légendaire JKA. Il s’entraîne alors auprès de Sensei Yagi. Très rapidement, Yahara n’a plus qu’un seul objectif en tête : devenir instructeur de Karaté. En 1964, il obtient sa ceinture noire premier dan. A cette époque, la JKA recrute les futurs instructeurs principalement au sein des universités. Pour cette raison, en 1966, Yahara s’inscrit à l’université Kokushikan de Tokyo.
Entraînements principalement auprès de Sensei Yano
Âgé de 19 ans,Yahara est devenu grâce aux arts martiaux un jeune homme en excellente condition physique déjouant ainsi les pronostics des medecins. Il s’entraîne désormais auprès de Kenji Yano qui était connu pour sa brutalité. Yahara qui admirait Yano autant qu’il le détestait, raconte qu’un jour son sempai lui “lança” un puissant mae-geri au visage lors d’un entraînement. Le nez fracturé, il se rendit à l’hôpital afin de soigner sa blessure. On raconte également que de nombreux karatékas ne purent supporter les entraînements rigoureux se Yano. Toutefois, grâce à sa persévérance, Yahara fut rapidement l’un des meilleurs combattants du dojo. En plus de ses entraînements auprès de Sensei Yano, Yahara se rendait fréquemment au Hombu dojo de la JKA, mais également dans les clubs des universités de Komazawa ou Nadai.
Instructeur de la JKA et compétiteur hors pair
En 1971, Yahara obtient son diplôme de l’université Kokushikan. Par la suite, il deviendra instructeur de la JKA. Il s’entraîne ainsi auprès de redoutables karatékas comme Masatoshi Nakayama, Hirokazu Kanazawa, Hidéo Ochi ou encore Keigo Abe. Ce dernier (ainsi que Kenji Yano) influenceront grandement Yahara. En effet, il souhaitait avoir la maîtrise technique de Abe, mais également l’esprit de combattant de Yano. L’année suivante, Yahara participe aux championnats du monde de karaté à Paris. Deux ans plus tard, il termine sa formation d’instructeur. Il enseigne alors principalement au JKA Honbu, mais également dans plusieurs dojos de la banlieue de Tokyo. Il releva à de nombreuses reprises, le défi du “dojo yaburi”. Cette tradition martiale, également connue sous le nom de “dojo storming”, consiste à défier tous les membres d’une école rivale. Concernant les compétitions “officielles”, Yahara participait aux tournois aussi bien en Kumite qu’en Kata. Il remporta ainsi plusieurs médailles. Il obtiendra également des médailles au niveau international. En 1984, Yahara se retire des compétitions pour se consacrer pleinement au Budo Karaté.
Décès de Nakayama, et tensions au sein de la JKA
En 1987, Masatoshi Nakayama (instructeur en chef de la JKA) décède à l’âge de 74 ans. Très rapidement, des tensions apparaissent au sein de l’association. Une bataille juridique de près de 10 ans opposa deux factions . La première faction était composée des partisans de l’homme d’affaires Nobuyuki Nakahara. Cette faction comprenait des karatékas tels Masaaki Ueki, Yoshiharu Osaka ou Masahiko Tanaka. La seconde faction composée des adeptes de Matsuno, était constituée de Keigo Abe, Akihito Isaka, Mikio Yahara ou Masao Kagawa.
De son côté, Yahara fonde sa propre agence de sécurité en 1990. Suite à cela, il dut faire face à de nombreux conflits avec les yakuzas. Face à ces nombreuses menaces, Yahara déménagea à de nombreuses reprises afin de ne pas être tué. On raconte même que Yahara affronta un jour pas moins de 34 yakuzas. Yahara les aurait tous vaincus.
Création de la KWF
En 1999, la faction de Nakahara remporte la bataille juridique qui l’oppose à la faction de Matsuno. Cette décision juridique a conduit à l’émergence de nouvelles associations. Ainsi, Tetsuhiko Asai fonda la JKS (Japan Karate Shotokai). De son côté, Keigo Abe fonda la JSKA (Japan Shotokan Karate Association). Yahara quant à lui, fonda la KWF (Karatenomichi World Federation) en 2000. Son objectif était d’enseigner le karaté en tant que budo et non comme un sport de compétition. De plus, son enseignement fut basé sur le principe du “Ichigeki Hissatsu” qui vise à vaincre l’adversaire (voire le tuer) grâce à une seule technique. Yahara pense qu’il est possible d’atteindre ce niveau notamment grâce au perfectionnement des techniques de base.
En 2006, Yahara obtient son 8 ème dan à l’âge de 59 ans. Lors de son passage de grade, il aurait brisé les côtes de son adversaire d’un seul coup de poing. Son organisation compte des millions d’adeptes dans le monde. En 2019, il obtient son 10 ème dan malgré des douleurs à la colonne vertébrale et au cou.
Vidéo hommage de Yahara : https://www.youtube.com/watch?v=cnUpPDzL80M&t=36s
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